Tel un trappeur du grand Nord, partez à la découverte des forêts et sommets enneigés, des grands espaces vierges. La marche en raquette à neige, connaissant un succès grandissant, est une superbe activité pour découvrir la montagne en hiver. Dans cet article vous découvrirez tout ce qu’il faut connaître pour bien marcher avec des raquettes…
1 – Est-ce difficile de faire de la raquette ?
En théorie la raquette à neige est très facile d’accès, si vous savez marcher à pied, vous savez faire de la raquette. Mais il y a quand même quelques astuces et techniques à connaître pour optimiser votre marche et quelques précautions à prendre par rapport à une rando estivale.
Les deux facteurs un peu plus difficiles à maîtriser dans la pratique de la raquette à neige par rapport à de la randonnée estivale, sont la météo (le froid) et l’orientation.
Mais rassurez-vous des itinéraires balisés sont mis en place chaque hiver autour des stations de ski et villages d’altitude pour vous permettre de découvrir l’activité sans prendre de risque.
2 – Quels sont les avantages de la raquette à neige ?
Avantage n°1
La raquette à neige est plus accessible que le ski de fond, le ski de randonnée nordique ou encore le ski de rando.
Avantage n°2
La raquette permet de marcher là où on ne peut plus randonner en hiver à cause de la neige. Elles permettent d’aller presque partout en moyenne montagne. C’est vraiment un équipement tout terrain, mais avec ses limites tout de même !
Elles ne sont pas faites pour grimper des pentes raides et glacées pour atteindre des sommets vertigineux. Pour cela il faudra des crampons et un piolet mais là, on passe dans le domaine de la haute montagne et de l’alpinisme !
Avantage n°3
La raquette c’est amusant et ludique. Il est possible de partir faire de petites randonnées à raquette même avec de jeunes enfants. Il faudra juste trouver un objectif pour les motiver (exemple : rejoindre une cabane, partir à la chasse aux traces d’animaux…)
Avantage n°4
La raquette à neige est abordable financièrement. Contrairement à plein d’autres sports outdoor hivernaux dont le matériel coûte cher, une paire de raquettes est assez bon marché.
Note 1 : si vous comptez marcher sur une piste plate vraiment damée, il n’est pas vraiment nécessaire de chausser des raquettes à neige. Par contre dès que la piste n’est plus damée et que la neige est un peu molle les raquettes deviennent nécessaires, voire obligatoires dans la poudreuse.
3 – Quels sont les risques de marcher sans raquettes
Marcher dans la neige sans raquettes est possible mais vous risquez de vous enfoncer plus ou moins profondément dans la neige, selon son état. Ce qui va vous épuiser rapidement. Du coup votre progression sera très lente (et de plus en plus lente au fur et à mesure que vous vous fatigué)
La durée de l’itinéraire prévu peut alors devenir interminable. Vous risquez donc d’arriver à la nuit si vous n’avez pas prévu assez de marge, ce qui peut devenir vite dangereux en hiver ! De plus vos chaussures et vos pieds risquent d’être mouillés, surtout dans une neige de printemps humide. Attention au risque de gelures aux pieds, surtout si vous bivouaquez !
Retour d’expérience : J’ai déjà croisé dans le Vercors, un groupe de jeunes partant pour 3 jours de rando et pensant que les raquettes ne servaient pas à grand-chose. Le soir de la première étape, arrivés dans une cabane non gardée, (après une étape beaucoup plus longue que prévu) ils avaient tous les chaussures trempées et les pieds frigorifiés !
4 – Comment régler les raquettes ?
Avant tout, vous devez prendre la bonne taille de raquettes en fonction de votre poids et de votre pointure. La plupart des bonnes marques vous proposent 2 à 3 tailles différentes par modèle.
Quasiment toutes les raquettes sont réglables. Le réglage principal consiste à ajuster la longueur de la fixation de la raquette à la longueur de votre chaussure. (cela se fait généralement à la main, sans outils).
Vous avez même parfois des réglages en largeur pour les modèles de raquettes les plus haut de gamme.
5 – Comment mettre des raquettes ?
Mettez le pied contre la butée avant, puis posez le pied sur la fixation (sur certaines raquettes vérifier que le talon de votre chaussure est bien contre sa butée. Si ce n’est pas le cas, ajustez à nouveau la longueur de la fixation).
Selon les systèmes d’attache, il faut ensuite, soit :
- Serrer la sangle qui passe sur l’avant de la cheville (le cou de pied), puis la sangle avant passant juste en arrière des orteils.
- Ou bien, serrez la sangle qui passe derrière le talon, puis la sangle avant
- Ou bien, serrez uniquement une molette pour serrer l’ensemble de la fixation sur la chaussure. (Fixation type Boa ®, présente sur des raquettes haut de gamme)
Pour enlever vos raquettes, c’est juste le processus inverse !
6 – Quand détacher les raquettes ?
A partir du moment où la neige est dure mais non glacée, (ce qui est souvent le cas sur une piste damée) vous marcherez plus efficacement sans raquettes. Inutile donc de les garder aux pieds. Mais si la neige est dure et glacée, les raquettes vous empêcheront de glisser !
Si vous passez sur une petite zone non enneigée, vous pouvez garder vos raquettes en faisant attention de ne pas les abîmer. (Les raquettes en plastique ne craignent pas grand-chose à ce niveau là). Marchez plutôt sur l’herbe que sur la terre ou les cailloux.
Par contre si la zone sans neige est grande, je vous conseille de les retirer, pour marcher plus facilement et préserver vos raquettes car elles ne sont quand même pas faites pour ça.
Si vous devez traverser une route goudronnée, vous pouvez également garder vos raquettes en marchant doucement pour ne pas les détériorer.
Notes : cela est vrai pour la majorité des raquettes en plastique munies de pointes en dessous. Mais prenez plus de précautions avec des raquettes haut de gamme en aluminium ou avec des lames à la place des pointes.
7 – Comment randonner en raquettes ? (Technique de marche)
Quand bloquer les raquettes à neige ?
Commençons par répondre à une question que beaucoup de débutants se posent…
Sur certains modèles de raquettes, les fixations peuvent être bloquées à l’arrière. Ce qui empêche au pied de se soulever par rapport à la raquette. En fait, ces fixations sont surtout là pour bloquer la fixation quand on porte les raquettes à la main.
Cependant il peut être intéressant de bloquer ces fixations dans une descente raide en poudreuse. Mais sachez que dans 95% des situations ces blocages ne sont pas utilisés. D’ailleurs de nombreux modèles de raquettes n’en n’ont pas !
Marcher sur le plat avec des raquettes
Commençons par le plus simple. Marcher avec des raquettes, c’est presque comme à pied.
Mais avec des raquettes, il est conseillé de :
- Marcher à un rythme tranquille (vous avez du poids supplémentaire aux pieds qui va vous fatiguer plus vite)
- Faire des petits pas en levant le moins possible les raquettes. Sur neige dure faites traîner les raquettes. Dans la poudreuse, soulevez vos raquettes juste ce qu’il faut pour repasser par dessus la neige.
- Ne pas bloquer la fixation à l’arrière et ne pas mettre les cales (sur le plat)
- On dit également qu’il faut marcher les pieds légèrement écartés. Mais si vos raquettes sont de bonne qualité et à votre taille, elles sont faites pour pouvoir marcher normalement sans qu’elle ne s’entrechoquent à chaque pas (certaines ont une forme de guêpe (plus étroite au milieu) pour éviter ce phénomène et favoriser une marche naturelle
Important : Si vous soulevez trop vos raquettes, vous allez vous épuiser ! Pourquoi ?
Avec des raquettes, vous rajoutez un poids compris entre 800g et 1 kg à chacun de vos pieds. Si un pas vous fait avancer de 50 cm il vous faut 2000 pas pour faire 1 km. Cela fait entre 1600 et 2000 kg à soulever pour un kilomètre. J’imagine que vous comprenez bien maintenant l’intérêt de faire traîner les raquettes, un peu comme si vous aviez des skis… 😉
Monter avec des raquettes
Pour monter en raquettes il y a deux solutions
- Soit monter tout droit dans la pente. Ce qui est ok si la pente est douce.
- Soit faire des zigzag pour monter de manière plus progressive (comme une route de montagne qui monte en lacet). Cette dernière option est recommandée si la pente est forte pour moins forcer sur les jambes et le cardio !
Le principe est de monter en pente douce. N’hésitez pas à suivre le micro relief pour garder toujours la même pente, quitte à faire un peu plus de distance.
Pour changer de direction, vous pouvez soit faire de larges virages (si la pente n’est pas trop forte) soit faire des conversions : s’appuyer sur la raquette aval et inverser le sens de la raquette amont, puis ramener l’autre raquette parallèle à cette dernière (utile si la pente est forte).
Les cales de montées
Dans tous les cas, dès que la pente est assez inclinée et que vous ressentez un peu de difficulté à progresser, il est important d’utiliser les cales de montées (présentes sur toutes les raquettes à neige alpine).
Ces cales permettent de garder les pieds à plat alors que les raquettes sont inclinées dans la pente. Elles soulagent les muscles des mollets et les tendons d’Achille en simulant une marche en escalier. Ce sont donc les cuisses qui vont travailler, ce qui sera plus confortable.
Ces cales de montées sont efficaces quelque soit l’état de la neige : dure, croûtée ou poudreuse. Sur les raquettes moyen de gamme à haute gamme ces cales peuvent se manipuler à l’aide d’un bâton. Elles restent fixées aux raquettes de manière permanente même si vous ne les utilisez pas. Il y a une position basse et une position haute.
Comment monter à raquettes dans une pente vraiment raide
Il ne s’agit pas de monter une grande pente raide avec un fort risque d’avalanche. Mais si vous souhaitez monter un grand talus, ce sera plus efficace de monter tout droit dans la pente plutôt que de faire des zig zag.
La technique consiste à tailler des marches dans la neige avec l’avant de la raquette en donnant des coups de pied dans la neige, puis à charger l’avant du pied pour vous hisser. Les griffes placées devant vos chaussures vont ici jouer tout leur rôle en crochant dans la neige et permettre une bonne traction.
De leur côté, les bâtons vont également jouer un rôle important. Ils vous permettent de garder votre équilibre, mais ils vous aident aussi à vous hisser.
Votre corps doit rester vertical, avec le centre de gravité placé très légèrement vers l’avant.
Les raquettes restent bien parallèles entre elles et les pieds légèrement écartés.
Franchir des dévers avec des raquettes
Si vous devez franchir une pente forte à l’horizontale, vous êtes dans ce qu’on appelle un dévers. Ici il y a deux solutions :
- Dans la neige fraîche (ou molle) le principe est de garder les raquettes à plat en appuyant plus fortement sur le côté pente (amont) des raquettes. C’est le même principe qu’une prise de carre avec des skis. Vos raquettes seront alors à peu près à plat, ça sera plus confortable et cela vous évitera de déraper vers le bas (aval).
- Sur la neige dure, gelée ou croûtée vous ne pourrez pas enfoncer vos raquettes côtés amont. Il faudra alors poser les raquettes à plat sur la neige pour que tous les crampons des raquettes mordent dans la neige. Un dévers sur neige dure est moins confortable à franchir car vos chevilles seront très sollicitées !
Quelle que soit la situation, votre corps doit rester vertical. Pour améliorer votre stabilité, le bâton amont peut se tenir sous la poignée alors que le bâton aval peut se tenir en le prenant par le dessus de la poignée.
Dans la mesure du possible évitez de prendre des dévers en diagonale. C’est-à-dire, évitez de franchir un dévers tout en montant. Cette progression n’est vraiment pas naturelle pour les pieds et cela sollicite beaucoup les chevilles.
Attention : ne pas utiliser les cales de montée en dévers. Elles ne servent à rien et diminuent votre stabilité.
Descendre avec des raquettes
Les raquettes ne sont pas des skis, donc on ne descend pas en chasse neige (= l’avant des raquettes qui se rapprochent l’une de l’autre) et on ne descend pas non plus en travers (= de côté). Les fixations ne sont pas faites pour être sollicitées dans ce sens.
Pour descendre, il suffit de marcher normalement face à la pente, en fléchissant légèrement les jambes si la pente est raide, mais il y a là encore, deux cas de figure selon l’état de la neige :
- Si la neige est profonde, il faudra appuyer sur l’arrière des raquettes pour garder les pieds le plus à plat possible.
- Si la neige est dure, il faudra poser l’ensemble de la raquette bien à plat sur la neige pour que tous les crampons, pointes et griffes accrochent. Cela vous évitera de glisser.
Là aussi, il est important de rester droit, mais il est possible de se pencher très légèrement en arrière. De cette manière si vous tombez, vous tombez sur les fesses.
Il est tout à fait possible de courir en descente ou de faire glisser ses raquettes l’une après l’autre comme du télémark (ski avec talon libre). Cette dernière technique marche surtout dans la poudreuse ou dans la neige ramollie.
En descente les bâtons pourront être allongés pour pouvoir venir s’appuyer en dessous de vos raquettes. Par contre, il est fortement conseillé d’enlever les dragonnes des poignets. De cette manière, si un bâton se coince dans la neige ou passe entre vos jambes vous pourrez le lâcher et éviter la grosse chute ou la blessure au poignet ou à l’épaule.
Note : Comme je l’ai déjà précisé, les fixations de certaines raquettes peuvent se bloquer à l’arrière.Cela peut être utile de les bloquer pour courir dans une descente raide, mais ce n’est pas une obligation. (d’ailleurs de nombreux modèles de raquettes à neige n’ont pas cette option)
Passer des obstacles avec des raquettes
Pour passer un obstacle avec des raquettes (une clôture par exemple), l’idéal est de se positionner parallèlement à la clôture (la clôture sur notre côté) et si possible face à la pente.
S’appuyer sur les bâtons positionnés de part et d’autre de la clôture et passer les raquettes une par une en les soulevant vers l’arrière dans un geste assez rapide.
Courtoisie et partage des pistes raquettes avec les pistes de ski de fond.
En montagne quand on croise un autre randonneur sur un sentier étroit, théoriquement la priorité va à celui qui monte. Sur le plat c’est le plus âgé qui est prioritaire. Non je rigole ! C’est surtout le plus courtois qui se décale. En pratique, je remarque que c’est souvent le plus lent qui se décale naturellement, mais ce n’est pas du tout une règle ! C’est surtout du feeling 😉
Si vous randonnez avec vos raquettes à côté, ou sur une piste damée, qui est partagée avec des skieurs de fond. Faites attention de bien rester sur le côté pour :
- 1 – Ne pas les gêner
- 2 – Ne pas abîmer* la piste (on ne se rend pas compte mais une piste pleine de traces de raquettes glisse moins bien pour les skieurs ! Les piétons sans raquettes créent de vrais trous dans la neige, ce qui n’est pas très sympa pour les skieurs)
Si vous êtes plusieurs, restez en file indienne s’il y a beaucoup de skieurs à passer.
Dans tous les cas, faites bien attention de ne pas marcher sur les traces de ski créées par les dameuses (deux rails parallèles), pour ne pas les abîmer. Il est facile d’enjamber ces traces, si l’on doit traverser une piste.
8 – Comment préparer ses sorties en raquettes ?
La randonnée en raquettes se prépare comme la randonnée estivale, sauf qu’il faut faire particulièrement attention à votre équipement (vêtements) pour lutter contre le froid et à l’orientation qui est plus délicate dans un environnement enneigé.
Même si vous n’avez pas une grande expérience en orientation, vous n’avez pas forcément besoin d’un guide, si vous restez sur des itinéraires connus, faciles, balisés et tracés par les autres randonneurs.
Ces sentiers ont l’avantage d’être sécurisés, à l’écart des risques d’avalanche. Mais attention, s’il a beaucoup neigé, toutes les traces seront recouvertes. L’orientation deviendra alors beaucoup moins évidente.
Les jours de neige abondante et de mauvais temps, vous pouvez rester sur de larges pistes damées et balisées, si le secteur dans lequel vous êtes en propose. (Renseignez-vous à l’office de tourisme du coin)
Mais l’intérêt de la raquette est de partir en pleine nature, dans la poudreuse, en sous bois ou sur des champs de neige vierges et de faire sa trace. Si vous avez de bonnes notions en orientation vous pouvez vous amuser à partir hors-piste (sur de courtes distances au début, en ayant un point remarquable à atteindre assez proche).
Pour cela il faut au minimum une carte et une boussole pour vous orienter et vous repérer. Un GPS ou une appli GPS sur votre téléphone peut être également une bonne sécurité, car si vous vous perdez et que vous devez passer une nuit dans le froid en plein hiver cela peut devenir critique…
Chaque hiver, quelques faits divers se produisent malheureusement. Si vous ne le sentez pas, faites appel à un accompagnateur en montagne (AMM). Il se fera un plaisir de vous encadrer et de vous faire découvrir la faune et la flore ainsi que de vous initier aux techniques d’orientation si vous le souhaitez…
Si vous préparez vous même votre sortie, ce qui est important au début c’est de prévoir un parcours relativement court pour vous tester, puis vous pourrez rallonger vos temps de sortie.
Dans tous les cas, ce qui est important, c’est de savoir estimer combien de temps vous allez marcher pour parcourir l’itinéraire envisagé. Pour cela il faut connaître votre vitesse de progression…
Quelle vitesse en raquettes ? (sur le plat)
Votre vitesse en raquettes dépend de votre condition physique, mais surtout de l’état de la neige.
Sur neige dure, avec des raquettes, un randonneur moyen marchera à une vitesse comprise entre 3 et 4 km/h maximum. Dans la poudreuse, dans la neige molle ou dans des traces profondes comptez 1.5 à 2.5 km/h maximum.
Attention donc de ne pas vous faire avoir par le temps. Vous serez beaucoup plus lent avec des raquettes que sans raquette. (50% à 100% plus lent)
Parfois la neige peut coller et s’accrocher à vos raquettes. Ce qui les rend très lourdes et donc ralentit votre progression. Ces conditions se rencontrent surtout au printemps en milieu de journée quand le soleil fait fondre la neige et la rend humide.
Dans la poudreuse il est très fatiguant de faire sa propre trace. Si vous êtes plusieurs, il faut se relayer. En file indienne, le premier fait la trace. Les suivants marchent dans ses pas pour s’économiser puis prennent la place du premier à tour de rôle.
Il est donc important que le premier fasse des petits pas pour s’adapter à toutes les personnes qui suivent. C’est facile de raccourcir ses pas, mais c’est très fatiguant de les rallonger !
Quel dénivelé en 1 heure ?
En montagne quand on monte ou qu’on descend, on préfère parler en dénivelé* par heure, plutôt qu’en km/h.
Avec des raquettes un randonneur moyen montera de 200 m / heure environ et descendra de 300 m / heure environ.
*Dénivelé = différence d’altitude entre un point de départ et un point d’arrivée.
Préparer son itinéraire raquettes
Pour bien préparer votre itinéraire vous devrez donc :
- Regarder le bulletin météo (l’orientation dans la neige et le brouillard est assez compliquée)
- Vérifier le Bulletin des Risques d’Avalanche (BRA)
- Mesurer les distances et les dénivelés pour pouvoir évaluer le temps de randonnée (prendre une bonne marge en plus pour rentrer avant la nuit)
- Bien charger votre téléphone
- Vérifier si le réseau de votre opérateur téléphonique couvre bien la zone (il y a des zones blanches en montagne).
Conseil : Évitez de partir seul et dans tous les cas, informez une personne de votre départ. Précisez lui la zone dans laquelle vous allez évoluer et votre heure de retour envisagée.
Que vous partiez à la journée ou pour plusieurs jours, les principes de précaution seront à peu près les mêmes. Sauf que pour une randonnée itinérante il y aura plus de logistique et il peut être intéressant d’avoir un jour de marge, si vous êtes bloqué par des conditions météorologiques défavorables !
9 – Quel matériel pour faire des raquettes ?
Parlons des bâtons, des chaussures, des vêtements et du matériel de sécurité.
Commencez par préparer un sac* avec au minimum :
- Quelques vêtements chauds
- Un thermos** d’eau chaude (thé/café)
- Quelques barres énergétiques (ou autre nourriture : graines, fruits secs)
- Une couverture de survie (par personne)
- Une lampe
- Un couteau
- Un briquet
J’emporte ces équipements, même pour de petites balades. En cas de problème si vous vous perdez ou que vous vous blessez et que vous devez passer la nuit dehors, ces équipements peuvent vous sauver !
*Sac : ce sac vous permettra également de porter vos vêtements que vous allez enlever si vous avez trop chaud.
**Thermos : en hiver, il est important de bien s’hydrater même si la sensation de soif est faible. Cela permet au corps de bien lutter contre le froid. Par température négative, une simple bouteille d’eau peut geler 😉
Si vous souhaitez faire une randonnée hivernale en bivouac sur plusieurs jours, regardez ma vidéo ou je vous présente tout le matériel que j’emporte avec moi 😉 .
Faut-il des bâtons pour faire de la raquette
Les bâtons ne sont pas obligatoires, mais très fortement recommandés. Ils permettent de marcher et de s’équilibrer correctement. Ils évitent donc certaines chutes. Si malgré tout vous tombez dans la neige molle, ils vous aideront à vous relever.
Les dragonnes sont pratiques sur le plat, elles apportent du confort. Mais évitez de les mettre dans un passage ou vous risquez de tomber : pente raide, dévers, descente rapide.
Les bâtons doivent être équipés d’une rondelle large, pour ne pas s’enfoncer dans la neige. (il est possible sur certains bâtons de randonnée pédestre de changer les rondelles)
Enfin les bâtons permettent, sur certaines raquettes, d’actionner les cales de montée, pour passer de la position basse à haute et inversement. Il suffit d’appuyer sur la cale avec la pointe du bâton ou de la tirer avec la rondelle.
Bref les bâtons sont encore plus utiles pour la raquette en hiver qu’en randonnée l’été !
Quels bâtons pour la raquette à neige ?
L’idéal est de choisir des bâtons télescopiques* pour pouvoir les régler en fonction de la pente. Il est parfois agréable de les raccourcir dans une montée raide ou de les rallonger dans une descente raide. Dans les longs dévers il est également confortable de raccourcir le bâton amont.
Cependant, des bâtons de ski alpin peuvent aussi faire l’affaire (ils ne seront pas réglables et souvent plus lourds)
*Télescopiques : préférez des bâtons à clips, plutôt que des bâtons à serrage à vis qui ont tendance à se bloquer avec le froid.
Note : Les dragonnes doivent être assez larges pour pouvoir être utilisées avec des gants épais.
Quelle longueur de bâtons pour la raquette
Pour vérifier la taille de vos bâtons dans un magasin, mettez le bâton à l’envers et tenez le en posant la main sur la rondelle. Dans cette situation votre bras doit faire un angle droit au niveau du coude. Si l’angle est trop ouvert votre bâton est trop petit. Si l’angle est trop fermé votre bâton est trop grand.
Voici les longueurs recommandées:
100 cm 135 à 145 cm
105 cm 145 à 155 cm
110 cm 155 à 160 cm
115 cm 160 à 170 cm
120 cm 170 à 175 cm
125 cm 175 à 185 cm
130 cm 185 à 190 cm
135 cm 190 à 200 cm
Quelles chaussures pour la raquette à neige ?
L’idéal est d’opter pour des chaussures de randonnée hivernales montantes, chaudes et vraiment étanches. (Il existe différents modèles, plus ou moins volumineux et plus ou moins isolants).
Si vous prévoyez de partir plusieurs jours, privilégiez le côté isolant pour éviter de vous geler les pieds (surtout en bivouac hivernal !)
Pour des randonnées à la journée, si les températures ne sont pas extrêmes, il est possible de faire de la raquette avec des chaussures de randonnée classiques (Gore-tex et montante).
Dans la neige poudreuse ou molle, évitez les chaussures basses car même avec des guêtres*, la neige va rentrer dans vos chaussures, fondre avec la chaleur de votre corps et vous tremper les pieds.
Sur la neige dure, des chaussures de trail, de randonnée nordique ou de course à pied peuvent être suffisantes avec une bonne paire de chaussettes** (l’idéal est d’avoir une chaussure avec une membrane étanche, type Gore-tex). Mais là encore, attention aux températures très négatives !
*Guêtres : Elles peuvent être intégrées à un pantalon de ski ou rajoutées par-dessus un pantalon de randonnée classique.
**Chaussettes : elles doivent être adaptées à la randonnée hivernale. Ni trop fines, ni trop épaisses.
Quelle tenue pour une balade en raquettes ?
Si vous vous demandez comment s’habiller pour marcher dans la neige, suivez ces conseils…
Le principe est de rester au chaud mais pas trop pour ne pas transpirer. En effet, cette transpiration vous apporte de l’humidité qui ensuite vous refroidit.
Pour éviter de transpirer, il faut éviter le coton et privilégier des matières respirantes en synthétique ou encore mieux en laine de mérinos (évacue l’humidité et garde la chaleur).
Voici le principe de base le plus connu pour se vêtir pendant des activités outdoor…
Le système 3 couches
La première couche permet d’évacuer l’humidité
Il s’agit pour le haut du corps, d’un sous vêtement manches longues (comme un tee shirt épais) en synthétique ou en laine de mérinos. L’idéal est d’avoir un col que l’on peut ouvrir avec une petite fermeture éclair pour réguler sa température.
Pour le bas du corps, un collant dans la même matière sera parfait !
La deuxième couche permet de rester au chaud
Il s’agit le plus souvent d’une polaire plus ou moins épaisse, en fonction de votre résistance au froid.
La troisième couche permet de rester au sec
Il s’agit d’une veste coupe vent et imperméable avec capuche, munie d’une membrane étanche type Gore-tex.
Ces vestes très polyvalentes sont appelées “Hardshell” à la différence des vestes coupe vent, déperlantes (souvent sans capuche) appelées “Softshell” qui sont à réserver pour les jours de beau temps.
Au niveau des jambes un pantalon étanche (avec une membrane type Gore-tex) prévu pour le ski de randonnée nordique est parfaitement adapté. L’idéal est d’avoir des ouvertures latérales le long des jambes pour évacuer la transpiration quand vous commencez à avoir chaud.
Vous pouvez en plus rajouter dans votre sac à dos une doudoune qui fera office de quatrième couche pour ne pas vous refroidir lors des pauses…
Les extrémités
Il est primordial de bien protéger vos mains, vos pieds et votre tête.
Les mains et les pieds sont les premières parties du corps à geler. Pour les pieds nous avons déjà parlé des chaussures et des chaussettes.
Les Gants
Pour les mains ayez une paire de gants légers en polaire, plus une paire de gros gants chauds. Quand les températures sont négatives, il est recommandé de partir avec une paire de gants de rechange si jamais vous perdez un gant. Cette précaution est particulièrement importante si vous partez plusieurs jours…
Le bonnet
La tête est la partie du corps qui vous fait perdre le plus de chaleur. Il est donc important d’avoir un bonnet et ou un Buff®. Vous ne les porterez pas forcément en permanence, mais ils seront disponibles si vous avez froid. Un bonnet réchauffe quasiment autant qu’une polaire !
Casquette / Chapeau
Par beau temps, pensez à vous protéger de la très forte réverbération* de la neige. Une casquette est plus polyvalente qu’un chapeau car elle peut se mettre sous la capuche en cas de vent fort ou s’il se met à neiger.
*Réverbération : Pensez également aux lunettes de soleil (minimum catégories 3) et à la crème solaire ! A l’inverse pensez au masque de ski par temps neigeux !
Quel matériel de sécurité pour la raquette à neige ?
Si vous partez en montagne hors d’une zone sécurisée, avec des pentes* potentiellement dangereuses niveau avalanche. Il est important de s’équiper d’un DVA : Détecteur de Victimes d’Avalanche (aussi appelé ARVA : Appareil de Recherche de Victimes d’Avalanche). Ainsi que d’une pelle et d’une sonde. Et de savoir s’en servir évidemment.
Si vous ne connaissez pas ces équipements et les techniques de recherche qui vont avec, encore une fois, les accompagnateurs en montagne pourront vous former en toute sécurité !
*Pentes : Les avalanches se déclenchent le plus souvent dans des pentes de 30° ou plus raide. Mais attention quand le risque avalanche est élevé, elles peuvent se déclencher sur des pentes plus faibles…
Mais rassurez-vous, si vous ne brûlez pas les étapes et que vous commencez doucement en fonction de vos capacités, la pratique de la raquette est plutôt sécurisante par rapport à d’autres sports hivernaux.
10 – Quelles sont les meilleures raquettes à neige ?
Pour vous aider à choisir vos raquettes, j’ai écrit un autre article dans lequel je vous explique tout ce qu’il faut connaître pour choisir les meilleures raquettes à neige, que vous soyez débutant ou d’un niveau déjà avancé.
Cliquez ici pour lire l’article “Comment choisir ses raquettes à neige ? (le guide complet)”
Si vous êtes pressé et que vous voulez prendre un raccourci, je vous conseille de lire directement mon article vous présentant ma sélection des 10 meilleures raquettes à neige !
Cliquez ici pour découvrir mon article “Les 10 meilleures raquettes à neige (comparatif)”
11 – FAQ
Quel âge pour faire des raquettes ?
Sur le plat, il est possible de commencer très tôt. A 5/7ans les enfants peuvent faire de courtes promenades sur des sentiers faciles. Vers 8/10 ans vous pourrez commencer à les faire crapahuter un peu plus hors sentiers.
Ce qui est important c’est de trouver un objectif pour les motiver (atteindre une cabane, un refuge, un chalet d’altitude ou un beau panorama, découvrir les traces d’animaux, faire un pique-nique ou un goûter dans la neige au soleil…)
Attention : si vous portez un très jeune enfant dans un porte-bébé. Gardez en tête qu’il va se refroidir beaucoup plus rapidement que vous. Spécialement au niveau des pieds. Le risque de gelures n’est pas à prendre à la légère par température inférieure à zéro.
Est-il possible de prendre des remontées mécaniques, avec des raquettes ?
Oui, certains télésièges acceptent les piétons. Vous pouvez donc les emprunter avec vos raquettes. Mais ils ne sont généralement pas nombreux dans la station de ski.
Les œufs ou télécabines sont toujours accessibles aux piétons !
Quel peuple a inventé les raquettes à neige ?
Les raquettes datent de la Préhistoire. Depuis très longtemps elles servent à se déplacer sur la neige. Mais plus vraisemblablement, les Indiens d’Amérique du Nord les auraient perfectionnées pour aboutir à la raquette traditionnelle connue aujourd’hui. Les raquettes modernes que nous utilisons maintenant sont évidemment encore plus évoluées…
Pourquoi on ne s’enfonce pas dans la neige avec des raquettes ?
Tout simplement parce que la surface de portance est plus grande grâce au tamis de la raquette.
Est-ce que la pratique de la raquette est un sport ?
Oui évidemment, la raquette à neige est largement aussi physique que la randonnée estivale en montagne, mais sur le plat c’est un sport très accessible.
Pourquoi faire de la raquette ?
Ca c’est comme la randonnée… Parce que la nature nous fait du bien !
Voir mon article “Les 10 bonnes raisons d’aller marcher”
Je vous souhaite de belles Aventures !
La transparence c’est important ! Note sur l’affiliation :
Quand vous cliquez sur les liens du matériel que je vous recommande, je touche dans la plupart des cas une petite commission sur le produit que vous achetez. Mais cela ne vous coûte pas un centime de plus.
C’est ce qu’on appelle de l’affiliation. La création d’un article me demande beaucoup de temps, cela me permet de vous proposer tout ce contenu gratuit.
Je m’engage à vous donner mon avis le plus objectif possible, basé sur mon expérience, mes tests et mes recherches. Les conseils que vous trouverez dans cet article sont les mêmes que ceux que je donnerais à un ami. C’est également le matériel que je sélectionne pour mon usage personnel !
Voilà un article qui tombe à pic!
Départ pour une semaine de raquettes dans les Aravis ce 4 mars 2023.
Cet article m’a bien aidé pour préparer mon sac; même si la liste parait évidente, j’aurais certainement oublié quelque chose 😉
Merciii
Parfait, bonne rando !